Merci qui ?
Merci Orson Scott Card !
Depuis un an et onze mois, je travaille sur un roman noir et j’en bave.
Rédiger les fondations ? No problemo. Les personnages, les points de vue, les univers, le synopsis, les retournements, nickel.
Et puis est venu le moment de la rédaction. J’avais tout prévu sauf… que ça ne marchait pas. La présence de tous les ingrédients ne suffisait pas à faire prendre la mayonnaise.
Pourquoi ? Oh, un détail microscopique : le point de vue !
Un peu de point de vue ?
Saleté de point de vue…
Après avoir recommencé six fois le début, en changeant de point de vue, donc, de voix, de temps aussi, et deux ou trois bricoles qui vont avec, j’ai enfin trouvé le bon angle et je me lance. Trois quarts de roman plus tard (200 000 signes, quand même), je constate que ça ne fonctionne pas. Mais alors, pas du tout ! Je me suis fait plaisir mais c’est illisible. Oui, je sais, j’aurais pu m’en rendre compte plus tôt…
Retour à la case départ.
Bon. Et comment fais-je à présent pour me sortir de là ? Je ressors mon Scott Card, bien sûr, et je le relis avec mille questions à l’esprit.
Ô joie ! j’y trouve des réponses.
Des solutions !
Comment créer un personnage, comment lui donner ses trois dimensions, comment choisir le point de vue et pourquoi, tout est là ! Bien sûr, je connais déjà tout ça, je l’ai déjà annoté furieusement mais mon regard est différent cette fois, je cherche quelque chose de précis et, de fil en aiguille, ma pensée perçoit les plans derrière les plans et trouve une nouvelle idée.
Je jette donc mes versions précédentes aux orties (elles sont bien nourries, mes orties, avec tous les manuscrits ratés que je jette dedans !) et je recommence.
Bien sûr, rien ne dit que cette fois sera la bonne mais peu importe, je repars avec une idée qui me plaît, et c’est déjà ça !
Voix et personnages
Voilà pourquoi je ne saurais trop vous conseiller la lecture de ce classique de la création de personnages, dont il existe maintenant une édition en français. En particulier, pour les points de vue, la dernière partie, « Performing characters », vous parle de temps et de voix d’une manière claire et concrète.
Merci Orson !
PS : Orson Scott Card est l’auteur de La stratégie Ender, excellent roman, si vous ne l’avez pas lu, c’est le moment !