Biographie
L’écriture me passionne depuis l’enfance, tout comme la lecture.
J’ai suivi des études de littérature et d’humanités classiques pour devenir professeur de lettres en lycée, puis conservatrice des bibliothèques, attachée culturelle et organisatrice d’événements littéraires. J’ai notamment participé à la création du festival littéraire Tandem à Nevers, dont j’ai monté les premières éditions. Au fil des années, j’ai publié des fictions brèves dans différentes anthologies et revues, ainsi qu’un recueil de nouvelles, et des romans.
Quand on a une passion, on veut toujours aller plus loin dans la maîtrise de son sujet. La formation constitue un élément essentiel de ma démarche créative et technique. Dans le domaine de l’écriture, j’en apprends tous les jours. Après une formation à l’écriture de scénarios et la lecture de nombreux ouvrages de techniques d’écriture créative il y a plusieurs années, j’ai suivi deux années de spécialisation à l’écriture de fiction, de nombreuses masterclass spécialisées présentées par des auteurs aussi bien anglo-saxons que francophones. Mon objectif : approfondir ma maîtrise des techniques et schémas narratifs et dramaturgiques et travailler les styles afin de mieux les subvertir.
Ma vie professionnelle m’a également donné le goût des rencontres, et a aiguisé mon sens de l’écoute. Pendant plus de vingt ans, j’ai vécu dans des villes et des pays variés. En France, j’ai ainsi habité à Nantes, Lille, Clermont-Ferrand, Lyon, Chartres et Nevers, et à l’étranger, j’ai travaillé comme attachée linguistique puis attachée culturelle au Portugal, en Belgique et en Hongrie. Ces voyages m’ont fait rencontrer des personnalités et des vies riches d’enseignement.
Mon écriture se nourrit aussi en profondeur de mes lectures et de mes goûts personnels tournés vers toutes les formes, contemporaines ou classiques. Elles vont de l’Odyssée d’Homère à l’Opoponax de Monique Wittig, en passant par Mort sur le Nil d’Agatha Christie, Shining de Stephen King, le Guépard de Lampedusa ou Salammbô de Flaubert ; j’avoue aussi un grand faible pour la princesse de Clèves que j’ai relu plus d’une douzaine de fois. Chaque livre me fait réfléchir et m’apprend ce que je croyais connaître.
On peut lire mes nouvelles dans des revues, anthologies (Emblèmes, Le faune, OUAT mais aussi Phusis, Brèves et « La revue Saint-Ambroise ») et recueils (Karimuche, GONNI), ainsi qu’une novella, Meurtre au vert, un roman de fantasy urbaine Young adult, Les maîtres de la lumière, qui a reçu le prix La cour de l’imaginaire en 2019, un feuilleton horrifique pour l’éditeur numérique Doors, et le roman SF Paideia paru aux éditions La Volte qui a reçu les prix Julia-Verlanger (2023) et Rosny aîné (2024).
Et je travaille sur mes prochains textes : un roman qui se déroulera en Grèce à la fin des années 90, des BD adulte et jeunesse, un roman SF qui se passera au moyen âge, une pièce de théâtre et un recueil de nouvelles. J’ai des idées d’histoires pour les dix prochaines années !
Je suis également prête-plume et écrivain-conseil.
L’interview
Quel a été le déclencheur de votre envie d’écrire ?
Mon envie d’écrire remonte à loin. Je peux la dater du jour où j’ai vu la maîtresse des grands du CP écrire les lettres de l’alphabet sur le tableau noir. J’étais en maternelle et je venais déposer des feuilles dans sa salle à la demande de ma maîtresse de petite section. Je suis restée à la porte, mes feuilles à la main, sans oser entrer.
Quelle beauté dans le geste et dans la forme des lettres !
Avec ces signes mystérieux, elle formait des mots, capturait des sons et des idées. Cerise sur le gâteau : elle les relisait ensuite.
Quoi de plus envoûtant ? De simples dessins sur des feuilles transmettaient des émotions et des histoires. C’était merveilleux !
Qu’est-ce qui vous inspire au moment d’écrire ?
Tout peut m’inspirer. Un geste, une parole entendue dans la rue, une œuvre d’art que j’ai vue dans une exposition, un mot que j’ai aperçu sur une affiche, un rire. J’en ai toute une collection dans ma mémoire émotionnelle. Ces bribes se touchent et se rencontrent en moi, parfois volontairement, quand je cherche à créer une histoire, parfois par hasard. Tout à coup, quelques-unes s’emboîtent ou se rejoignent d’une manière que je n’avais pas prévue. L’ensemble s’organise alors dans mon esprit et construit une idée, une atmosphère ou une histoire.
Selon vous, que faut-il pour faire une bonne histoire ?
Question difficile. Une même histoire ne plaira pas à tout le monde. Moi-même, j’aime des histoires différentes selon mon humeur et le moment de la lecture.
Ce que je cherche dans l’écriture, c’est un texte qui tiendrait tout seul par son style (comme dirait Flaubert, l’un de mes maîtres à écrire) et qui serait en même temps haletant et qui parlerait aussi bien à une intelligence autre que la nôtre et d’une époque étrangère, et qui créerait un mythe. Oui, ça n’existe pas, mais c’est mon objectif.
Quels sont vos auteurs favoris ?
Il y en a beaucoup, même si je m’attache plus à un livre en particulier qu’à toute l’œuvre d’un auteur. Je lis surtout des classiques donc mes romans préférés ne sont pas récents.
Les Maia, du romancier portugais Eça de Queiros, reste pour moi un sommet littéraire. Les ambiances, les personnages, l’intrigue, le style, tout est exceptionnel. On peut le lire comme l’histoire d’une maison de famille, comme une chronique de la décadence portugaise à la fin du XIXe, comme un roman d’amour interdit, comme une satire de mœurs… C’est un collier de perles fines à plusieurs rangs. Je pourrais mentionner aussi La princesse de Clèves que je relis chaque fois avec un plaisir renouvelé, Marcel Proust, Thomas Mann, Italo Svevo, Joseph Conrad… Dans des genres très différent, je suis aussi très sensible à la poésie de Tranströmer ou de Guillevic, et je me régale à la lecture de Samuel Beckett ou de Pierre Notte.
Parmi les auteurs plus contemporains, j’apprécie tout particulièrement la prose d’Herta Müller ou de György Dragoman, mais aussi celle de Marie-Hélène Lafon.
Et je lis beaucoup d’auteurs de science-fiction ou de fantastique, comme Lovecraft, Howard, Egan, Scott Card, Dick, ou les français Michel Jeury, Joëlle Wintrebert, Stefan Wul, Jacques Spitz… Le policier accompagne aussi nombre de mes soirées, d’Agatha Christie à Franck Thilliez, en passant par Karel Capek ou Andrea Camilleri. Mes lectures varient selon mon état d’esprit.
De quoi parlera votre prochain roman ?
Je travaille actuellement sur une BD jeunesse de science-fiction qui me donne du fil à retordre.
Mon deuxième projet est à plus long terme. L’histoire se déroulera partiellement en Grèce, à la fin de la dictature des colonels, puis en France, au début des années 70. J’en suis au stade de la réécriture, étape cruciale, en attendant la résidence d’écriture que je passerai sur place en février 2025 avec le soutien de l’Institut Français. C’est assez long, et je pense en avoir pour au moins encore un an !
Si vous voulez découvrir l’un de mes univers, je vous propose d’écouter des fictions audio sur ma chaîne audio « Fictions » :
Vous pouvez aussi télécharger gratuitement ma nouvelle fantastique « L’oreille absolue » en vous abonnant à ma lettre de lecture. Il vous suffit de cliquer sur ce lien.
Vous recevrez ensuite de manière aléatoire des textes inédits, tous genres confondus. Certains vous plairont, d’autres pas du tout : préparez-vous !
À bientôt !